La llamaré Juliet

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Scène 6-LA FIN EST UN RÊVE

JULIETTE: Moi, je vais raconter un rêve. Le rêve que j’ai fait la nuit de ta conception, Juliet. C’est quoi l’amour ? J’étais au Brésil avec ton père et j’ai connu l’amour sans blablabla. J’ai rencontré des inconnus qui m’ont tout donné : leur maison, leurs yeux, la lune se baignant entre les récifs, l’eau de coco sur ma peau, des larmes au goût de bière, toute la nourriture jusqu’à la dernière miette. Tout et rien. Tout pour rien. Sans lendemain. Comme c’est doux de se laisser choyer. J’ai lâché prise. Lâcher prise. Et faire l’amour, laisser entrer en moi cet amour altruiste. Sans tête et sans raison. « Parce que ».

Et je me suis demandé en rêve « Pourquoi n’ai-je pu vivre mon premier amour ? ».

Mon premier amour est là, devant une maison, partagée avec un autre couple. Je vois une femme, grosse, avec deux enfants. Je crois que c’est sa femme et qu’elle est grosse parce qu’elle a eu deux enfants. Mon premier amour la délaisse. En fait, cette femme n’est pas sa femme. Il est seul et je suis contente parce qu’il va pouvoir m’aimer. Il m’a attendu.

Au réveil, en douceur, j’ai pu sentir ce désir que mon CORPS ne pouvait pas encore sentir Cher premier amour.

En rêve aussi, je me suis allongée à côté du corps mort de ta grand-mère et j’ai senti la réalité du froid, du mou, du poisseux. J’ai dû m’écarter, la mort me collait à la peau. J’ai dû la laisser partir.

J’en ai rêvé de tout ça et puis C’EST ARRIVÉ.

Maintenant, je terminerais bien ma grenadine, avec une paille, por favor.

 

Escena 6: EL FINAL ES UN SUEÑO

JULIETTE: Yo, voy a contar un sueño. El sueño que hice durante la noche de tu concepción, Juliet. ¿Qué es el amor? Estaba en Brasil con tu padre y conocí el amor sin “blablablá”… Me encontré con unos desconocidos que me lo dieron todo: su casa, sus ojos, la luna bañándose ente los arrecifes, el agua de coco en mi piel, las lágrimas con sabor a cerveza, toda la comida hasta la última miga. Todo y nada. Todo para nada. Sin mañana. Que dulce es dejarse mimar. Solté todo. Soltar todo. Y hacer el amor, dejar entrar en mí ese amor altruista. Sin cabeza ni razón. “Porque”. Y me pregunté en sueño “¿Por qué no pude vivir mi primer amor?”

Mi primer amor está allí, delante de una casa, compartida con otra pareja. Veo a una mujer, gorda, con dos niños. Pienso que es su mujer y que está gorda porque ha tenido a dos niños. Mi primer amor la descuida. En realidad, esta mujer no es su mujer. Está solo y soy contenta porque va a poder amarme. Me ha esperado.

Al despertar, dulcemente, he podido sentir este deseo en mi cuerpo. El deseo que mi cuerpo no podía sentir entontes Querido primer amor.

En sueño también, me tumbé al lado del cuerpo muerto de tu abuela y sentí la realidad del frio, del blando, del pegajoso. Tuve que apartarme, la muerte se pegaba a mi piel. Tuve que dejarla partir.

Soñé con todo esto y luego PASÓ.

Ahora, acabaría con mucho gusto mi granadina, ¡con una pajita, por favor!